Maison de la culture et de la citoyenneté
4 allée des Brotheaux
CS70270
01006 Bourg-en-Bresse
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Randonnée / Rochefort & Tunnel de Drom le jeudi 26 octobre 2023
Les prévisions météo ne sont pas très engageantes en ce jour du 26 octobre. Nous sommes 17 au rendez-vous de Ceyzériat. Le programme prévu est intéressant. Après une rando de 15 km, nous avons rendez-vous avec une personne de l'AGEK (Association de Gestion des Espaces Karstiques) pour la visite du tunnel d'assèchement de Drom. Il sort à Rochefort, un hameau de Villereversure, point de départ de notre randonnée. Mais en raison des pluies abondantes des derniers jours, certaines routes sont coupées. Après quelques détours, nous y arrivons. C'est d'abord de la route jusqu'à Valuisant. Nous traverserons le Suran sur une passerelle, le débit est très important, puis c'est un pré, puis un chemin.
Nous laissons Curfin sur notre droite, puis arrivée aux Feuilles. Le temps est menaçant mais sous-bois, on risque de rien. Après quelques kilomètres de plat, le fort dénivelé vers le col de La Rousse nous surprend. Mais bof, ce n'était qu'une petite montée. Puis c'est la descente vers Drom. Nous sommes prêts à dégainer les capes. Mais fausse alerte. A Drom, nous cherchons le trait du niveau de la crue de 1840 ? Après renseignement à la mairie, il est sur le mur de la Salle des Fêtes, mais où se trouve la Salle des Fêtes ? Enfin, on trouve. Cette année-là, il y avait 1,30 m d’eau dans le village.
Le pique-nique est prévu aux Conches et il nous faut y monter. Le vent se lance, la pluie n’est pas loin. Quand nous arrivons à la Chapelle, le temps est exécrable et les capes sont sorties des sacs. Le casse-croute est vite avalé.
Le café nous fait du bien. Nous repartons vers Ramassse, entre les haies, nous sommes à l’abri. La pluie et le vent se calment et au village, nous pouvons enlever nos capes.
Nous avons rendez-vous à l’entrée du tunnel à 14 h, nous sommes en avance donc il faut attendre un peu.
Notre guide arrive et nous distribue à chacun un casque muni d’une frontale. Suite aux pluies de ces derniers jours, nous ne pourrons pas traverser tout le tunnel, trop d’eau donc nous ferons un aller-retour. Après l’histoire et le pourquoi du tunnel, nous pénétrons dans cette cavité.
Tout au long de cette visite, notre guide nous fournit beaucoup d’explications intéressantes sur la faune, la flore, le milieu karstique, les formations de stalactites, etc. Les chaussures sont vite pleines d’eau. Il faut rebrousser chemin. La visite était intéressante et bien commentée.
Il nous faut maintenant regagner notre point de départ. Ça fait flic-floc dans les chaussures mais nous avalons vite les deux kilomètres. Sur le retour, nous passons voir la sortie du tunnel mais le débit d’eau est trop important et nous ne pouvons que l’apercevoir.
De 15 km prévu, nous avons passé à 19 km. Les vêtements sont secs mais les chaussures sont trempées. Espérons que jeudi prochain, il fera beau, ce serait mieux !
Histoire du tunnel :
Le bassin de Drom, formé par des couches assez épaisses de calcaires, est le siège de phénomènes karstiques intenses et renferme une grande abondance de dolines. On n’observe pas, à sa surface, de ruissellement en temps ordinaire. En temps de pluie, l’eau disparaît dans le sous-sol. Après des fortes pluies, au contraire, le bassin est inondé par des nappes torrentielles qui peuvent causer de gros dégâts. Nous avons affaire à un poljé inondé, formé par un bassin synclinal. L’inondation de 1840 commença fin octobre, pour ne se terminer que le 14 janvier 1841. L’eau atteignit le niveau de 296 mètres et de nombreux points de la commune de Drom se trouvent au-dessous de 292 mètres. On ne circulait plus dans le village qu’en bateau et plusieurs maisons s’écroulèrent. L’inondation de 1852 atteignit 295 mètres ; 218 hectares furent inondés et, dans la commune de Drom, sur 760 hectares, 164 étaient couverts par les eaux » (rapport de l’ingénieur ordinaire de septembre 1901 »
Ce sont les importantes inondations du village de Drom (1811, 1840, 1852), désastreuses pour l'activité agricole, qui ont déclenchées le projet de construction d’un ouvrage qui permette de vider plus rapidement l’eau de la vallée. Le principe de ce tunnel a été admis en janvier 1853 par le Ministre des Travaux Publics, sous la sollicitation pressante du Maire de Drom, (M. Hippolyte Gouilloux). Deux tracés avaient alors été proposés (un de 1340 mètres et un autre, de 980 mètres, proposé par l'état pour réduire les coûts), depuis la source intermittente de Rochefort (Commune de Villereversure) jusqu’à la vallée de Drom ; le plus court fut retenu par une décision ministérielle de décembre 1854. Le percement du tunnel fut finalement réalisé entre 1859 et 1869 (sur les territoires des Communes de Ramasse et Villereversure), principalement aux frais de l’Etat. Par le plus grand des hasards, le creusement de l’ouvrage croise une faille qui est en communication direct avec les eaux du sous-sol. De ce fait, lors des évènements pluvieux, le tunnel est alimenté par cette faille.
Avec la guerre de 1870, l’aménagement du canal en amont est reporté puis abandonné. Le tunnel apporte néanmoins une grande amélioration sur la hauteur des crues, grâce à la faille de décompression.
Suite aux inondations importantes d’octobre 1993, le projet du canal amont (sur la commune de Drom et Ramasse) est à nouveau relancé par le Maire de Drom (M. Larruat). Les travaux seront exécutés dans un programme du syndicat de rivière (du Suran), en 1995/96.
Le 25 novembre 2002, suite à une crue exceptionnelle, le canal ainsi réalisé fonctionnera pour la première fois.